Versailles Casino obtient le blocage d’un clone par la justice belge
Un site pirate a tenté d’usurper l’identité du Versailles Casino, basé à Charleroi. En quelques clics, les internautes pouvaient être trompés par une fausse plateforme se présentant comme légale. La justice belge a réagi fermement en ordonnant son blocage immédiat, mobilisant fournisseurs d’accès et géants du numérique.
Une usurpation numérique qui inquiète
En Belgique, l’exploitation d’un casino en ligne est une activité hautement réglementée. Les opérateurs doivent obtenir une licence délivrée par la Commission des jeux de hasard (CJH), condition indispensable pour garantir la sécurité des joueurs et la légalité des opérations. Pourtant, malgré ce cadre strict, certains acteurs mal intentionnés contournent les règles.
C’est exactement ce qui est arrivé au Versailles Casino, une salle de jeux en ligne opérée par la société Sonic SA, installée à Gilly, dans l’entité de Charleroi. Ces derniers mois, un site pirate a exploité son image en créant une copie quasi conforme de la plateforme légale. L’adresse choisie, versailles-casino-be.com, était trompeusement proche de la véritable URL officielle : versaillescasino.be.
Le piège semblait imparable pour un internaute distrait. Sur la page d’accueil du site frauduleux, des textes vantant une prétendue licence belge et une sécurité “garantie” étaient affichés. En réalité, rien n’était authentique.
La réaction judiciaire du vrai Versailles Casino
Face à ce détournement d’identité, Sonic SA n’a pas tardé à agir. L’entreprise a saisi en urgence le tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles, dénonçant un préjudice direct et un danger pour les joueurs belges.
Le juge a tranché rapidement : dans une ordonnance référencée RR/25/00065, il a ordonné le blocage du site illégal sur tout le territoire. Depuis la fin septembre 2025, le faux Versailles Casino est inaccessible pour quiconque se connecte depuis la Belgique, sauf à utiliser un VPN.
Les fournisseurs d’accès à Internet belges ont reçu l’ordre de bloquer l’adresse frauduleuse. Mais la portée va plus loin : Google, Microsoft, Meta et Cloudflare sont également tenus de supprimer toute trace du site pirate. Concrètement, il ne doit plus apparaître dans les résultats de recherche, ni bénéficier de publicités en ligne, ni circuler via les réseaux sociaux.
L’affaire rappelle la fragilité des casinos en ligne face aux sites illégaux, qui représentent une double menace. D’une part, ils exposent les joueurs à des pertes financières sans recours possible. D’autre part, ils nuisent aux opérateurs légaux qui, eux, respectent des règles strictes.
Le rôle central du SPF Économie
Pour appliquer ce jugement, le tribunal a pu compter sur le Service public fédéral (SPF) Économie, véritable bras armé de l’État en matière de lutte contre les activités illégales en ligne.
Le service spécialisé dans la protection contre les atteintes au droit d’auteur et l’exploitation illégale des jeux de hasard en ligne est chargé de veiller au respect de l’ordonnance. Cette mobilisation montre à quel point la Belgique prend au sérieux la protection de ses joueurs et l’équité de son marché du jeu.
Une guerre numérique loin d’être terminée
Cette affaire met en lumière un problème structurel : la prolifération des sites illégaux. Alors que la Belgique limite volontairement le nombre de licences B et B+ pour encadrer le secteur, des plateformes étrangères ou anonymes continuent de cibler le public belge.
Pour Sonic SA, la bataille est loin d’être gagnée. L’entreprise a sauvé sa réputation et protégé ses clients sur le court terme, mais reste vigilante. La question demeure : combien de joueurs ont déjà été piégés par le faux Versailles Casino avant l’intervention de la justice ?
L’enjeu dépasse la simple affaire judiciaire. La confiance est la pierre angulaire des casinos en ligne légaux. Chaque usurpation d’identité fragilise cette relation. Un joueur trompé par un faux site pourrait perdre non seulement son argent, mais aussi sa confiance envers le secteur dans son ensemble.
Cette affaire pourrait servir d’exemple à d’autres opérateurs confrontés au même type de menace. Car si Versailles Casino a pu s’appuyer sur une ordonnance rapide, tous les acteurs n’ont pas les moyens d’engager une telle procédure.