Jeu d’argent illégal ? Serpent dénonce Flip a Coin
Le jeudi 27 juin, le YouTuber néerlandais Rick “Serpent” Broers a publié une vidéo choc évoquant la dangerosité de l’application Flip a Coin. Présentée par ses développeurs comme un simple jeu de compétence, Serpent révèle qu’elle dissimule en réalité un système de jeu d’argent aux conséquences potentiellement graves.
Une mécanique déguisée en jeu de dextérité
Selon la page officielle, “Flip a Coin” serait un “real‑money skill game” (jeu d’adresse à argent réel). Chaque participant mise une somme d’argent et doit cliquer trois pièces aussi vite que possible. Celui qui l’emporte reçoit 180 € si chacun avait mis 100 €, tandis que 20 € représentent les frais perçus par l’opérateur. Mais Serpent avance que le jeu n’implique pas un adversaire humain : un bot contrôlerait les parties.
Mees Dix, influenceur néerlandais bien connu sur les réseaux sociaux avec plus de 285 000 abonnés sur TikTok et 227 000 sur Instagram, joue un rôle central dans la promotion de l’application Flip a Coin. En mettant en avant cette application auprès de son jeune public, Mees Dix contribue à sa visibilité et à son attractivité, malgré les zones d’ombre entourant son fonctionnement réel et les soupçons de pratiques frauduleuses.
« Mise à jour : l’application est toujours en ligne ET fait l’objet d’une promotion active de la part de Mees.” – Serpent
Un duel truqué
Dans sa vidéo, Serpent démontre qu’il affronte systématiquement des profils aux mêmes images mais avec des pseudonymes différents, signe que l’adversaire est un bot. Ce dernier disposerait de temps de réaction calibrés, souvent trop rapides pour que les vrais joueurs gagnent.
Retraits impossibles
Pour prouver ses dires, Serpent collabore avec un programmeur qui modifie l’application et lui permet de gagner toutes les parties. Il accumule plus de 1 000 €, mais ne parvient jamais à retirer les fonds, un problème confirmé par plusieurs utilisateurs. Contacté via l’influenceur Mees Dix, l’exploitant de l’app nie l’utilisation de bots. Il affirme cependant vouloir faire intervenir ses développeurs en Inde.
Disparition des bots… et des parties
À la fin de la vidéo, Serpent constate que les bots sont désormais absents, mais cela bloque les parties : impossible de trouver un adversaire, humain ou automatisé. Ce retrait marque-t-il un aveu tacite ?
Une promotion très discutée
L’application Flip a Coin n’est pas accessible via les boutiques officielles (Play Store ou App Store), mais uniquement téléchargeable depuis un site indépendant désormais inactif. Promue par Mees Dix, qui affirme détenir des documents juridiques attestant sa légalité aux Pays-Bas, cette app cible surtout un public jeune. Serpent s’en inquiète : la frontière entre jeu de compétences et pari illégal serait floue, et l’effet le plus grave est peut-être l’exposition d’un public vulnérable.
“Mise à jour 2 : c’est encore pire que ce que l’on pensait. Vous pouvez facilement accéder aux détails de TOUS les comptes, aux numéros de comptes bancaires, aux numéros de téléphone et vous pouvez même facilement vous connecter aux comptes d’autres personnes (et éventuellement retirer l’argent sur votre propre compte). J’ai demandé à plusieurs reprises au propriétaire de simplement mettre l’application hors ligne temporairement, mais il refuse toujours de le faire.” – Serpent
Appel à la Ksa
Serpent interpelle la Kansspelautoriteit (Ksa), l’autorité néerlandaise des jeux de hasard, pour exiger un contrôle strict de l’app. Il dénonce notamment :
- L’utilisation d’argent réel dans un jeu non transparent.
- La composante de hasard introduite par les bots.
- Le risque de triche et l’absence de retraits sécurisés.
La Ksa a été sollicitée par CasinoNieuws.nl, sans réponse immédiate.
“Mise à jour 3 : L’application a été temporairement mise hors ligne pour permettre de résoudre tous les problèmes.” – Serpent
Un engagement plus large contre les jeux de hasard
En parallèle de cette affaire, Serpent mène une campagne contre la Postcode Loterij. En mars, il lançait une initiative citoyenne visant à interdire le tirage sous forme de loterie de codes postaux, avec déjà plus de 30 000 signatures récoltées sur les 40 000 visées.