Fin de l’ABSG, pilier du jeu responsable au Royaume-Uni
Le paysage de la régulation du jeu au Royaume-Uni s’apprête à vivre un tournant majeur. L’UK Gambling Commission (UKGC) a confirmé la fermeture prochaine de l’Advisory Board for Safer Gambling (ABSG), un organe consultatif qui a profondément marqué la politique publique en matière de jeu responsable.
Retour sur l’histoire de l’ABSG
Créé pour accompagner la National Strategy to Reduce Gambling Harms, l’ABSG avait pour mission de conseiller, critiquer et orienter la stratégie nationale visant à réduire les méfaits liés aux jeux d’argent. Son rôle était clair : garantir que la régulation ne se limite pas à la protection du marché, mais place la santé publique au cœur des priorités.
Parmi ses contributions notables, on peut citer :
- La reconnaissance officielle des dangers du jeu comme enjeu de santé publique.
- L’intégration d’individus ayant une expérience vécue des addictions dans les processus de décision, grâce au Lived Experience Advisory Panel (LEAP).
- Le soutien décisif à l’instauration d’un prélèvement obligatoire pour financer la recherche, l’éducation et les traitements liés aux jeux, rompant ainsi avec la dépendance aux financements volontaires de l’industrie.
Autant de réalisations qui ont profondément transformé la perception du jeu problématique au Royaume-Uni.
Andrew Rhodes, directeur général de l’UKGC :
“Alors que nous entrons dans une nouvelle phase avec la mise en œuvre de programmes de recherche financés par la taxe légale, notre priorité est de nous assurer que nous disposons des compétences nécessaires pour éclairer nos travaux. Le moment est venu de mettre fin à l’ABSG et de mettre en place de nouvelles dispositions qui reflètent les besoins futurs en matière de réglementation et de recherche dans le domaine des jeux d’argent.”
GambleAware également en fin de parcours
Le Royaume-Uni se prépare aussi à dire adieu à GambleAware, l’une des principales associations caritatives du pays en matière de lutte contre l’addiction au jeu.
Sa fermeture, prévue pour le 31 mars 2026, s’inscrit dans le même mouvement de réforme : la fin des financements volontaires et le transfert progressif des responsabilités à des institutions publiques.
Le gouvernement britannique a déjà annoncé qu’il désignera trois commissaires nationaux chargés de piloter les initiatives de recherche, d’éducation et de traitement (RET). Cette restructuration marque la volonté d’ancrer durablement la lutte contre les méfaits du jeu dans les politiques publiques, en la sortant de la dépendance aux dons de l’industrie.
Un futur construit sur de nouveaux équilibres
Avec ces changements, le Royaume-Uni entre dans une phase inédite de sa régulation du jeu. L’époque des conseils indépendants et des associations caritatives financées par l’industrie touche à sa fin. Place désormais à un système public, financé par la loi, et piloté par des experts mandatés.