L’ANJ soutient la hausse de la taxe sur les jeux : les petits opérateurs en danger
Début octobre, le gouvernement français annonçait une probable surtaxation des jeux de hasard pour renflouer les caisses de la Sécurité Sociale. Cette annonce a eu un effet immédiat et le cours de la bourse de la Française des jeux a chuté de près de 10%.
Cette proposition de surtaxation a été soumise au projet de budget, nous ne savons pas encore si elle sera effective ou non mais une chose est certaine, elle a déjà fait couler beaucoup d’encre.
L’ANJ se positionne pour l’augmentation
Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), ne trouve pas insensé d’augmenter la taxe sur les sociétés de jeux. Dans une interview aux Échos, elle affirme que ce n’est pas une mauvaise décision d’augmenter la taxe de 3,5 points de pourcentage sur le produit brut des jeux (PBJ). C’est-à-dire la différence entre ce que les gens parient et ce qu’ils gagnent au final.
Selon elle, cela pourrait causer de gros problèmes aux petites sociétés de jeux mais pourrait également décourager les grands groupes de jeu de s’installer en France où la taxe sur les jeux de hasard est la plus élevée d’Europe. Elle y voit donc une bonne solution pour réduire l’offre de jeu, et par la même occasion, réduire les problèmes d’addiction aux jeux.
L’Afjel met en garde contre les conséquences majeures
L’association française des jeux en ligne (Afjel), de son côté, s’oppose à cette augmentation qu’elle trouve tout à fait désastreuse. Elle s’inquiète des conséquences d’une augmentation significative des taxes sur le secteur. Dans un communiqué, elle affirme que cela pourrait non seulement détruire des entreprises, mais aussi coûter des emplois.
«Ce serait un désastre pour le secteur.»
Elle souligne que les conséquences seront probablement une diminution du soutien au sport et aux courses hippiques et une croissance du marché des jeux illégaux. Ces même sites de jeux illégaux qui ont déjà provoqué davantage de fraudes et d’addictions au jeu ces dernières années.
Impossible de faire face à cette augmentation
Actuellement la France a 17 opérateurs légaux et beaucoup d’entre eux sont déjà en difficulté. Elles enregistrent des pertes ou atteignent à peine le seuil de rentabilité à la fin du mois. L’Afjel souligne que ces sociétés ne pourront pas faire face à l’augmentation des taxes.
«Si la taxe augmente, les entreprises auront également moins d’argent pour lutter contre l’addiction au jeu. Cela ne peut qu’entraîner davantage de problèmes.»