Didier Reynders : Des achats réguliers de billets de Loterie au cœur de l’enquête pour blanchiment d’argent
Didier Reynders, ancien commissaire européen à la Justice et figure influente de la politique belge, continue à faire parler de lui. En effet, depuis début décembre il fait l’objet d’une enquête judiciaire pour des accusations de blanchiment d’argent. Au cœur de cette affaire : des achats réguliers de billets de loterie dans une station-service située à proximité de son domicile.
Un comportement récurrent et suspect
Selon des informations publiées par Le Soir, Didier Reynders se rendait fréquemment dans une boutique située dans une station Texaco à Uccle, à seulement 650 mètres de chez lui, pour acheter des billets de loterie.
Une vendeuse témoigne :
«Il venait souvent en fin d’après-midi. Il jouait pour 2 000 à 3 000 euros. Cet argent devait être immédiatement mis en sécurité dans le coffre.»
Ces achats auraient duré plus d’un an, selon les déclarations recueillies. La vendeuse explique également avoir été avertie par un collègue d’être discrète avec ce client, un comportement inhabituel qui a attiré l’attention des autorités.
Usage stratégique des règles de Loterie
En Belgique, les points de vente de la Loterie Nationale ne sont pas autorisés à accepter des paiements en espèces supérieurs à 3 000 euros. Cependant, Didier Reynders aurait exploité ces limites en effectuant des achats fréquents d’e-tickets et d’autres produits de loterie. Les e-tickets, en particulier, sont soumis à une limite hebdomadaire de 500 euros, mais ces restrictions n’ont pas empêché les transactions suspectes.
Ces pratiques, selon les experts, pourraient être une méthode de blanchiment d’argent, permettant de recycler des fonds en espèces non déclarés. Les investigations estiment que jusqu’à 1 million d’euros auraient été blanchis de cette manière.
La défense de Didier Reynders
Face à ces accusations, Didier Reynders dément fermement tout acte illégal. Par le biais de son avocat, il a contesté la qualification pénale des faits et affirmé sa volonté de coopérer pleinement avec les autorités judiciaires.
Cette affaire ne se limite pas à Reynders lui-même. Elle soulève des interrogations sur le rôle de la banque ING, qui aurait tardé à signaler des transactions suspectes, et sur les contrôles internes de la Loterie Nationale. Ces institutions pourraient également faire l’objet d’enquêtes pour déterminer leur niveau de responsabilité.
Cette enquête, encore en cours, pourrait révéler d’autres informations cruciales dans les mois à venir.