Casinos sans fumée à Las Vegas : le pari rentable ?
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26 Août 2025 •
Reading time: 3 minutes Dans les coulisses des casinos de Las Vegas, une question agite les responsables : et si l’interdiction de fumer sur les salles de jeux ne creusait pas les recettes… mais, au contraire, les boostait ?
Une démographie qui change, une atmosphère qui repousse
L’association Americans for Nonsmokers’ Rights, défenseurs farouches d’un environnement sans fumée, met en lumière une transformation silencieuse. Les jeunes adultes ne s’intéressent plus aux tables enfumées. Moins de 6 % des plus de 30 ans ont fumé cette semaine, contre 35 % dans les années 2000. Une chute vertigineuse qui illustre un désintérêt croissant envers la cigarette.
Les jeunes préfèrent jouer en ligne, loin des cendriers et des relents de nicotine.
“Les jeunes soucieux de leur santé qui n’ont jamais été exposés au tabagisme généralisé dans les lieux publics seront beaucoup plus enclins à fréquenter les casinos qui l’interdisent,” avertit Cynthia Hallett, présidente de l’organisation.
La leçon est claire : le monde change, et les casinos doivent s’adapter, ou risquer de perdre leur clientèle de demain.
Une manne financière menacée… ou à réinventer ?
Le mythe selon lequel les fumeurs financeraient l’essentiel des gains des casinos vacille. Des analystes ont observé qu’un casino non-fumeur résiste économiquement, parfois mieux que ceux qui persistent avec des zones fumeurs. Pendant la pandémie, les casinos contraints d’interdire le tabac n’ont jamais vu leurs revenus chuter, ni perdu des parts de marché.
D’autres professionnel·le·s vont même plus loin : les établissements totalement non-fumeurs affichent souvent de meilleurs résultats financiers que ceux qui maintiennent des zones fumeurs. Pour certains, la suppression du tabac serait donc moins un risque qu’une opportunité de repenser l’expérience client et la rentabilité.
La loi des actionnaires : quand la santé pèse sur le business
Le débat s’ouvre aussi dans les sphères de décision. Des résolutions portées devant les actionnaires de grandes chaînes comme Boyd Gaming, Wynn ou Caesars invitent à étudier les coûts et les bénéfices potentiels d’un environnement sans fumée. Les signataires soulignent que le tabac pèse sur la santé des salarié·e·s, la maintenance, et dissuade potentiellement une partie des visiteurs. Mais les directions rechignent, affirmant que la liberté de fumer par rapport à leurs concurrents est un avantage compétitif.
Et les joueurs dans tout ça ?
Un autre regard essentiel : celui des usagers. Une étude auprès de membres de casinos tribaux révèle que la plupart seraient plus enclins à fréquenter un établissement sans fumée. Ils sont nombreux à juger désagréable cette atmosphère enfumée, et seulement environ 20 % des visiteurs fument réellement. Un bannissement du tabac pourrait même augmenter la fréquentation de 20 % dans certains cas.
Les données cumulées – indépendantes, sur plusieurs juridictions – démontrent que bannir le tabac ne provoque plus de chute dramatique des revenus. Au contraire, on observe souvent une récupération rapide, voire une croissance. Le maintien du statu quo semble désormais moins viable qu’un investissement dans une expérience client repensée, propre et inclusive.