Le Japon et la France se serrent les coudes face aux jeux illégaux
À Paris, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a accueilli une délégation japonaise composée du ministère des Affaires intérieures, de l’Ambassade du Japon en France et de chercheurs du NRI Group. Ensemble, ils ont échangé sur un enjeu mondial : la lutte contre l’offre illégale de jeux d’argent.
Paris, carrefour d’un dialogue mondial
À Paris, les murs sobres du siège de l’ANJ ont accueilli une rencontre diplomatique peu commune. Venus du Japon, des représentants du Ministère des Affaires intérieures et des Communications, accompagnés de l’Ambassade du Japon en France et de chercheurs du NRI Group, ont franchi la porte de l’institution française. Leur objectif : échanger sur un défi partagé par les deux pays, celui de la lutte contre l’offre illégale de jeux d’argent.
Il ne s’agit pas de la première fois que Tokyo et Paris dialoguent sur ce sujet – c’est même la deuxième réunion organisée cette année. Mais l’importance croissante du phénomène donne à ces échanges un caractère stratégique.
Un problème global aux multiples visages
Les jeux d’argent illégaux ne connaissent pas de frontières. Sites de paris en ligne non régulés, plateformes offshore ou encore circuits clandestins de mises alimentent une économie parallèle difficile à contrôler. En France, l’ANJ estime que le marché illégal représente une part significative des enjeux, bien qu’il soit difficile de l’évaluer précisément.
Si l’on en croit les participants, la lutte contre les jeux illégaux est loin d’être figée. Les plateformes utilisent des technologies de plus en plus sophistiquées pour échapper à la surveillance. Certaines se déplacent rapidement d’un pays à l’autre, modifient leurs adresses web ou intègrent des systèmes de cryptomonnaie pour contourner les restrictions.
Face à cela, la coopération internationale devient indispensable.
La France comme laboratoire de bonnes pratiques
Depuis plusieurs années, l’ANJ s’impose comme un acteur majeur dans la régulation des jeux d’argent en Europe. Créée en 2020, elle a succédé à l’ARJEL avec un mandat élargi, incluant la protection des consommateurs et la lutte contre les sites illégaux.
À ce titre, la France expérimente des mesures variées, allant du blocage administratif des sites à la coopération avec les fournisseurs de paiement et les moteurs de recherche. Cette stratégie de tarissement des flux a suscité l’intérêt du Japon, qui cherche à renforcer ses propres mécanismes.
Vers une alliance durable ?
Si cette rencontre parisienne n’est qu’une étape, elle marque néanmoins un jalon important. C’est déjà la deuxième fois en 2025 que la France et le Japon se réunissent sur ce sujet. L’avenir dira si ces échanges déboucheront sur des initiatives concrètes : accords de coopération, partage de données, voire actions coordonnées.