Le président de l’organisation de prévention de la dépendance au jeu SLICKS critique le registre Cruks
Raymond Aronds (président de SLICKS) a critiqué l’utilisation actuelle du registre Cruks dans l’émission de radio “Geld of je leven”. Aronds a indirectement adressé ses critiques aux politiciens, car ils sont responsables du fonctionnement de ce registre.
Selon le président, il existe de nombreux domaines à améliorer. Cependant, la Kansspelautoriteit est fière de ce qui a été accompli grâce à la mise en place du registre Cruks. Le point de vue de Raymond Aronds soulève donc des questions et appelle à une enquête plus approfondie.
L’objectif et le fonctionnement du registre Cruks
Cruks signifie Centraal Register Uitsluiting Kansspelen (registre central d’exclusion des jeux de hasard). Son objectif est d’empêcher les joueurs souffrant d’une addiction au jeu de jouer. Ce registre fait partie de la politique de prévention de la Kansspelautoriteit.
Toute personne figurant sur la liste ne peut plus jouer dans les casinos physiques, les bureaux de paris ou en ligne. Les joueurs peuvent s’inscrire volontairement dans ce registre pour se protéger, mais cela peut également être imposé à la demande d’un ami/membre de la famille qui signale l’incident, ou lorsqu’un opérateur de jeux d’argent soumet une demande à la Ksa.
La Kansspelautoriteit mènera toujours une enquête avant d’imposer immédiatement l’inscription obligatoire. Une fois que la Ksa aura approuvé l’inscription, la personne concernée sera inscrite au registre Cruks pendant six mois
En Belgique, nous avons un système similaire, appelé EPIS (Système d’information sur les personnes exclues), qui recense les joueurs exclus.
Que signifie l’acronyme SLICKS ?
SLICKS signifie Stichting Landelijk Informatiecentrum Kansspel Spelers. Cette organisation représente les intérêts des joueurs, en particulier ceux qui sont vulnérables.
En tant que fondation indépendante, elle s’engage à prévenir les problèmes liés au jeu grâce à son expérience, son expertise politique, son expertise scientifique et son engagement social. L’aide, le développement et la sensibilisation sont les trois piliers sur lesquels se concentre SLICKS.
Qui est Raymond Aronds ?
Raymond Aronds est non seulement le président, mais aussi le fondateur de la Fondation SLICKS. Avec sa fondation, il vise à mettre fin aux problèmes liés au jeu et à rendre ce sujet accessible au grand public.
Professionnel passionné et expérimenté, il a également plus de 40 ans d’expérience dans le monde du jeu. En combinant son expérience personnelle (notamment en tant que joueur compulsif) avec ses connaissances approfondies en matière de traitement de la dépendance, de conseil politique et de prévention, il a réussi à créer une plateforme puissante. Aronds est également le fondateur de Gokcast, où il se concentre sur les podcasts et les vidéos en collaboration avec des pairs, des prestataires de soins et des décideurs politiques.
L’émission de radio “Geld of je leven” se penche sur le registre Cruks
Dans cette émission de radio, le présentateur Hans Versteeg examine comment les gens gagnent et dépensent leur argent, ainsi que les effets de ces flux financiers sur la société.
Le fonctionnement du registre Cruks a fait l’objet d’une discussion, celui-ci ayant dépassé les 100 000 inscrits. Raymond Aronds était invité, aux côtés de Marloes Derks (porte-parole de la Ksa).
L’émission a débuté par un message audio préenregistré de Michael van Dijk. Van Dijk est l’auteur du livre “U heeft helaas niets gewonnen” (Vous n’avez malheureusement rien gagné). Dans cet ouvrage, il partage son passé de joueur compulsif.
Le nombre d’inscriptions au Cruks est en augmentation
Maintenant que l’on sait que le nombre d’inscriptions a dépassé les 100 000, Aronds y voit avant tout un signe que les problèmes liés au jeu sont en augmentation aux Pays-Bas.
Aronds pointe du doigt la légalisation des jeux d’argent en ligne en octobre 2021 pour expliquer cette augmentation significative. Selon lui, cela a entraîné un afflux de publicités pour les jeux d’argent, ce qui a conduit à une augmentation de la dépendance au jeu.
Cependant, l’émission n’a guère mentionné si le nombre d’inscriptions à Cruks était lié à une augmentation du nombre de joueurs à problèmes. Pourtant, cette hypothèse est émise tout au long de l’émission.
Le point de vue de la Kansspelautoriteit
La Kansspelautoriteit a explicitement contredit cette hypothèse en février 2024. Franklin Neuteboom, chef de projet et conseiller principal en communication à la Ksa, a considéré que le nombre toujours croissant de personnes inscrites dans Cruks était un succès du système et ne constituait donc pas une explication à l’augmentation du nombre de personnes dépendantes.
Lorsqu’il a été annoncé la semaine dernière que le 100 000e enregistrement avait été effectué dans le Cruks, la vice-présidente Bernadette van Buchem a répondu que la Kansspelautoriteit restait déterminée à sensibiliser davantage le public au registre Cruks.
Marloes Derks a confirmé dans cette émission que la Kansspelautoriteit était fière de ce que le registre Cruks avait déjà accompli :
“Mais il est vrai que ces cent mille personnes ont vraiment bénéficié du registre. Et nous entendons vraiment les voix de ce groupe. À cet égard, nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli avec le registre.”
Aronds remet en question le fonctionnement de Cruks
Dans cette émission, Aronds a ouvertement remis en question l’efficacité de ce registre. Il a souligné les limites du système et la facilité avec laquelle il est possible de se désinscrire après six mois.
De plus, tous les jeux de hasard ne sont pas concernés par ce registre, ce qui révèle une autre limite de celui-ci. L’auteur Michael van Dijk partage ce point de vue lorsqu’il réfléchit à la facilité avec laquelle il était possible d’être à nouveau admis comme joueur partout après ces six mois.
Marloes Derks a souligné l’obligation légale selon laquelle l’annulation doit toujours être possible après six mois. Elle a toutefois fait remarquer que la Ksa avait introduit un délai de réflexion de huit jours précisément pour éviter les annulations impulsives.
Le fondement politique du Cruks
La Ksa reconnaît que le Cruks ne s’applique pas à tous les jeux d’argent légaux. Cela permet à toute personne figurant sur cette liste d’acheter des cartes à gratter et de jouer aux machines à sous dans un café. Il est également possible de participer à des paris sportifs via le TOTO Winkel.
Cela soulève la question de savoir dans quelle mesure le Cruks a réellement protégé les personnes jusqu’à présent. Selon Marloes Derks, cette efficacité limitée est le résultat de décisions politiques prises lors de la conception du registre.
Mme Derks n’a pas pu répondre à la question de savoir si la Ksa souhaiterait également que les cartes à gratter soient soumises au Cruks. Elle a souligné qu’il s’agissait d’une décision politique.
L’émission de radio a réuni les deux points de vue (celui de SLICKS et celui de la Ksa) et a mis en évidence, d’une part, les lacunes et, d’autre part, la manière dont les politiciens pourraient mieux agir à cet égard s’ils souhaitent s’engager dans cette voie.
L’émission de radio s’est déjà intéressée aux jeux d’argent
Soit dit en passant, ce n’est pas la première fois que cette émission de NPO Radio 1 se penche sur les jeux d’argent (en ligne). Elle a déjà abordé, entre autres, les accords de sponsoring entre les sociétés de jeux d’argent et les clubs de football aux Pays-Bas.
Petra de Ruiter, PDG de Holland Casino, était l’invitée de l’émission en août 2024. Elle est venue discuter de la situation difficile dans laquelle se trouvait l’entreprise publique lorsque l’augmentation de la taxe sur les jeux d’argent a été discutée.
L’émission a également abordé des sujets tels que la politique et la législation en matière de jeux d’argent. Par exemple, un journaliste a témoigné de ses recherches sur le devoir de diligence des casinos en ligne.
Le sujet de la dépendance au jeu a également été abordé. La situation d’un joueur dépendant qui, sous l’influence de la cocaïne, avait perdu une somme importante dans un casino terrestre a été expliquée plus en détail.
Le danger des prestataires illégaux persiste
Dans le même temps, il faut également faire face au problème suivant : à savoir que les prestataires illégaux doivent également être interdits, car ils ne sont soumis à aucune réglementation et les joueurs à problèmes peuvent continuer à y jouer sans aucun problème.
Il n’y a absolument aucune protection ni surveillance sur ces sites. Il est important de noter que les personnes qui décident malgré tout de jouer sur ces sites s’exposent également à des risques d’usurpation d’identité et de non-paiement des gains.
Tant que les prestataires illégaux ne pourront pas être complètement éliminés, il existera toujours un moyen de continuer à jouer, au-delà de Cruks. Si l’illégalité peut être davantage prévenue et Cruks optimisé, il deviendra plus réaliste de réduire la dépendance au jeu.