Président de la Ksa : La régulation des jeux de hasard est un sujet brûlant
Le débat autour des jeux de hasard en ligne reste d’actualité. Michel Groothuizen, président de l’Autorité néerlandaise des jeux de hasard (Ksa), revient sur le long chemin parcouru pour réguler le marché des jeux de hasard et les défis qui l’accompagnent.
Bien que la loi sur les jeux de hasard à distance (KOA) ne soit en vigueur que depuis quelques années, son efficacité suscite déjà des interrogations. Le rapport d’évaluation récemment publié met le doigt sur le point sensible et appelle à des améliorations.
Les origines de l’Autorité des jeux de hasard et la régulation
Lors de la création de l’Autorité des jeux de hasard, on espérait que le marché des jeux de hasard en ligne serait rapidement réglementé. Cependant, cela a pris près de dix ans de plus que prévu. Les doutes politiques et sociaux quant aux conséquences des jeux de hasard en ligne ont retardé la prise de décision. Aujourd’hui, quelques années après l’introduction de la loi, le soutien initial semble avoir diminué. Des voix critiques se font entendre à gauche comme à droite du spectre politique.
Évaluation de la loi : qu’est-ce qui ne va pas ?
Le rapport d’évaluation de la loi KOA dresse un tableau inquiétant. Bien que la loi ait été conçue pour mieux protéger les joueurs, cet objectif n’a pas encore été pleinement atteint. L’Autorité des jeux de hasard a constaté en 2023 que de nombreux fournisseurs ne respectaient pas suffisamment leur devoir de diligence. Des mesures telles que les limites de dépôt et des règles plus strictes pour le jeu responsable n’ont été introduites que récemment, de sorte que leur effet n’est pas encore pleinement visible.
Des partis politiques tels que le CDA et le SGP plaident même pour un retour à la légalisation des jeux de hasard en ligne. D’autres, comme l’Union chrétienne et le SP, souhaitent des règles plus strictes, comme l’interdiction des cartes de crédit et des restrictions sur les publicités pour les jeux de hasard.
La lutte contre les fournisseurs illégaux
Un autre problème majeur est le marché des jeux de hasard illégaux. Ces fournisseurs utilisent des stratégies de marketing agressives et ciblent même les mineurs. L’Autorité des jeux de hasard souhaite davantage de pouvoirs pour lutter contre ces parties, comme la mise hors ligne immédiate des sites Web illégaux. Selon Groothuizen, cela est essentiel pour protéger les joueurs et renforcer le marché légal.
La prévention des addictions comme priorité
Une recommandation importante du rapport est d’améliorer la prévention des addictions. L’Autorité des jeux de hasard veut introduire une politique uniforme, dans laquelle les fournisseurs suivent les mêmes règles et les employés reçoivent une meilleure formation. Les jeunes joueurs sont également davantage pris en compte, par exemple par le biais d’informations dans les écoles et de campagnes comme l’été dernier.
Groothuizen souligne qu’une interdiction totale des publicités pour les jeux d’argent n’est pas la solution. Sans visibilité des fournisseurs légaux, les joueurs sont plus susceptibles de se tourner vers le marché illégal, où aucune règle ne s’applique. L’objectif est de permettre aux joueurs de jouer en toute sécurité et de mieux les protéger contre les risques.
Travailler ensemble pour une meilleure réglementation
Se tenir tranquille n’est pas une option, déclare Groothuizen. L’Autorité des jeux de hasard travaille à une politique améliorée, dans laquelle la prévention et la mise en œuvre sont centrales. Il a soumis une liste de recommandations au secrétaire d’État Teun Struycken. Des actions plus ciblées suivront dans les années à venir pour rendre le marché des jeux d’argent en ligne plus sûr et plus transparent, sans perdre de vue les avantages de la réglementation.