Publicité interdite : Stake pris sur le fait !

Stake, le casino en ligne basé sur les cryptomonnaies, est de nouveau au cœur de la controverse. Une publicité numérique pour ses services a été repérée dans un centre commercial de Malte, alors même que la plateforme ne dispose d’aucune licence délivrée par la Malta Gaming Authority (MGA). Cet incident soulève des questions sur les pratiques de l’entreprise et son respect des réglementations internationales.

Michael Schmitt a fait le point sur cette violation de la loi maltaise sur la plateforme LinkedIn. 

Violation flagrante de la loi maltaise

C’est au Tigné Point Shopping Mall, à Sliema, qu’une publicité numérique pour Stake a été repérée. Cette affiche, qui promeut ouvertement les services de jeu en ligne de la plateforme, constitue une violation directe des lois maltaises. En effet, selon les Règlements sur les communications commerciales de jeu de l’Autorité Maltaise des Jeux (MGA), seuls les opérateurs titulaires d’une licence MGA sont autorisés à faire de la publicité sur le territoire maltais. En l’absence de cette autorisation, Stake enfreint directement la loi.

Cette infraction est loin d’être anodine. Le Gaming Act (Chapitre 583 des Lois de Malte) prévoit des sanctions financières sévères et des mesures administratives contre les opérateurs qui ne respectent pas les règles en matière de publicité et de licence. La situation est d’autant plus préoccupante que cette publicité a été diffusée dans un lieu fréquenté par des mineurs et des personnes vulnérables. Les autorités maltaises sont désormais appelées à réagir fermement pour maintenir l’intégrité de leur système de régulation.

Les autorités doivent agir

La publicité illégale à Malte n’est pas une simple infraction mineure ; elle est symptomatique de la stratégie plus large de Stake consistant à violer systématiquement les lois dans de multiples juridictions. 

Pour maintenir sa crédibilité en tant qu’organisme de régulation, la Malta Gaming Authority doit prendre des mesures immédiates et décisives. La publicité numérique non autorisée doit être retirée immédiatement et toute entité locale ayant facilité ces efforts publicitaires devrait être tenue responsable. La MGA devrait ouvrir une enquête formelle pour comprendre comment un opérateur non autorisé a pu diffuser une publicité dans un espace public et appliquer les sanctions appropriées. 

Compte tenu des antécédents de Stake en matière de non-conformité, une coopération avec d’autres régulateurs internationaux semble nécessaire afin de mettre un frein à ses activités illégales.

Le non-respect flagrant des lois par Stake représente une menace pour l’intégrité du marché des jeux d’argent. En affichant ouvertement sa publicité dans un centre commercial maltais, l’entreprise envoie un message inquiétant sur sa volonté de défier les régulations.

Le rôle trouble des cryptomonnaies

L’un des principaux leviers utilisés par Stake pour échapper à la surveillance des régulateurs est son recours massif aux transactions en cryptomonnaies. Grâce à des actifs numériques comme le Bitcoin, l’Ethereum ou le Litecoin, la plateforme évite les contrôles financiers traditionnels et les réglementations anti-blanchiment. 

Ce mode de fonctionnement soulève de sérieuses préoccupations quant à son implication potentielle dans des activités illicites telles que le blanchiment d’argent ou la fraude.

Par ailleurs, Stake opère depuis des juridictions à la régulation laxiste, notamment Curaçao, un territoire connu pour son manque de rigueur en matière de supervision des jeux d’argent. Cela permet à Stake d’opérer dans une zone grise réglementaire, offrant ses services à des joueurs du monde entier sans se conformer aux exigences légales imposées par les principales autorités de régulation des jeux d’argent.

Un schéma mondial de contournement des régulations

Cette publicité à Malte n’est pas un incident isolé. Stake a été impliqué dans plusieurs violations des lois sur les jeux d’argent à travers le monde, illustrant une stratégie d’expansion agressive et souvent illégale.

• Australie : L’Australian Communications and Media Authority (ACMA) a pris des mesures à l’encontre de Stake pour avoir offert des services de jeu non autorisés aux résidents australiens, en violation de l’Interactive Gambling Act 2001.
• Royaume-Uni : Malgré les réglementations strictes de la UK Gambling Commission (UKGC), Stake a opéré dans des zones grises via le marketing d’affiliation et des promotions non autorisées. Récemment, Stake.co.uk a été contraint de quitter le marché britannique.
• États-Unis : La plateforme a ciblé des clients américains malgré des restrictions claires, utilisant des licences offshore complexes pour contourner les lois fédérales et étatiques sur les jeux d’argent.
• Canada : L’autorité de régulation de l’Ontario a infligé une amende à Stake pour des opérations non autorisées, démontrant une fois de plus son mépris des cadres juridiques locaux.

Nous avons nous même déjà pointé du doigt plusieurs technique publicitaire controversée de Stake, comme l’utilisation de memes publiés sur des comptes X (ancien twitter) populaires, ou de fausses histoires AITHA sur reddit.

Face à ce schéma répété de non-conformité, Michael Schmitt demande aux régulateurs du monde entier de prendre conscience du danger que représente Stake. Son modèle basé sur les cryptomonnaies et l’exploitation des failles législatives lui permet d’échapper aux obligations légales et de mettre en péril la protection des consommateurs ainsi que l’intégrité du marché des jeux d’argent.

Si rien n’est fait, Stake et d’autres opérateurs similaires continueront à défier impunément les réglementations, sapant les efforts des autorités pour instaurer un environnement de jeu responsable et sécurisé.