Publicité sur les jeux d’argent et sponsoring de football : un bain de sang potentiel pour les clubs

La fin de la publicité sur les jeux d’argent dans le sport approche à grands pas en Belgique. De nouvelles règles, introduites par le gouvernement belge, imposent de sévères restrictions à la publicité sur les jeux d’argent et au sponsoring des sociétés de jeux d’argent. Nulle part la visibilité n’est aussi grande qu’auprès des clubs de football. Les gladiateurs modernes reçoivent chaque semaine beaucoup d’attention via tous les canaux. Le football n’a jamais été aussi populaire, et les sociétés de jeux d’argent du monde entier ont été heureuses de profiter de cette visibilité.

Si l’on regarde au niveau local, l’interdiction de publicité pour les clubs de football de la Jupiler Pro League et de la Challenger Pro League sera un revers financier majeur. Ensemble, ils s’attendent à perdre environ 15 millions d’euros en argent de sponsoring. Sachant que la perte record pour les clubs plus tôt cette année était de 193 millions, il ne semble pas que les choses s’améliorent immédiatement.

Des règles plus strictes pour la publicité sur les jeux d’argent en Belgique

Depuis le 1er juillet 2023, des règles strictes sont en vigueur pour la publicité sur les jeux d’argent en Belgique. Les sociétés de jeux d’argent ne peuvent faire de la publicité que pour leur propre offre légale, et uniquement dans leurs propres locaux ou via leur propre site Web et médias sociaux. Et même dans ce cas, elles ne sont pas autorisées à cibler des groupes vulnérables, tels que les mineurs ou les personnes qui présentent un comportement de jeu à risque.

La réglementation est encore plus stricte pour les matchs sportifs. Seule la publicité accessoire est autorisée, comme la couverture d’événements sportifs étrangers où la publicité pour les jeux d’argent est toujours autorisée. Mais pour les clubs belges, cela signifie une restriction importante de leurs possibilités de gagner de l’argent grâce au sponsoring.

Les clubs sportifs subissent des pertes importantes 

L’interdiction de la publicité et du sponsoring pour les jeux d’argent frappe durement les clubs sportifs belges. À partir du 1er janvier 2025, ils ne seront plus autorisés à diffuser aucune forme de publicité pour les jeux d’argent dans leurs stades. Pas de bannières, pas de publicités, pas d’affiches – tout doit disparaître. C’est un coup dur pour les clubs, car beaucoup d’entre eux ont des sociétés de jeux d’argent comme sponsors.

Les 16 clubs de première division perdront beaucoup d’argent : environ 10 millions d’euros par an. Les clubs de deuxième division perdront encore 5 millions d’euros. Cela représente une perte totale de 15 millions d’euros en termes de sponsoring.

*Les équipes de jeunes des équipes de 1ère division ne sont autorisées à avoir que 3 joueurs de plus de 23 ans. Ils ont donc une visibilité réduite pour les bureaux de paris, c’est pourquoi nous n’avons pas indiqué de sponsor pour les équipes de jeunes.

Si vous additionnez le tout, vous obtenez le tableau suivant :

La Loterie Nationale n’est actuellement pas couverte par la législation et sponsorise également 3 équipes de football.

Une petite exception pour la publicité des jeux d’argent sur les maillots

Les clubs peuvent néanmoins respirer un peu, car il existe une petite exception. Jusqu’au 31 décembre 2027, ils sont encore autorisés à porter un petit logo d’une société de jeux d’argent sur leurs maillots. Mais le logo ne peut pas dépasser 75 cm² (la taille d’un petit téléphone portable) et il ne peut pas contenir de slogan.

Le logo ne peut plus figurer sur le devant du maillot, de sorte qu’il soit moins visible. Mais cela prendra fin après 2027. Les clubs sportifs professionnels ne pourront alors plus afficher de logo de société de jeux d’argent sur leurs vêtements.

Qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir des clubs sportifs belges ?

La disparition de la publicité pour les jeux d’argent signifie que les clubs doivent chercher de nouveaux sponsors. Les clubs de football de première division en particulier dépendent désormais des sommes importantes que les sociétés de jeux d’argent leur injectent. Mais le gouvernement belge a décidé que les jeux d’argent et le sport ne faisaient pas bon ménage, notamment parce que la publicité pour les jeux d’argent attire les jeunes. Il s’agit d’un groupe vulnérable qui est particulièrement exposé à la dépendance au jeu.

La question reste posée : les clubs peuvent-ils se permettre de perdre ces revenus ou doivent-ils chercher rapidement des alternatives ? Pour de nombreux clubs, l’enjeu est de taille et le temps presse. S’ils ne trouvent pas de nouveaux sponsors avant 2028, cela pourrait signifier de gros problèmes financiers pour certains.