Georges-louis bouchez, président du mr.

L’hebdomadaire Humo enquête sur Bouchez

L’hebdomadaire Humo a enquêté sur les liens de Bouchez avec les sociétés de jeux d’argent. D’après les recherches menées par Humo, un certain nombre de députés du Parlement fédéral ont exprimé leur inquiétude quant aux liens présumés de l’actuel président du MR, Jean-Louis Bouchez, avec l’industrie des jeux de hasard.

Depuis 2022, l’industrie du jeu est soumise à une réglementation plus stricte et depuis le 1er juillet 2023, la plupart des formes de publicité sont même interdites. Bouchez s’est dit préoccupé à ce sujet, notamment en ce qui concerne le secteur du sport qui est souvent sponsorisé par les sociétés de jeux d’argent. De plus, en raison du manque de visibilité des opérateurs légaux, les acteurs auraient plus de facilité à se frayer un chemin vers le marché illégal.

Il avait également été annoncé précédemment que l’équipe de course dont fait partie George-Louis Bouchez, pilote de rallye à ses heures perdues, était également sponsorisée par Ladbrokes.

Dispenses pour les clubs de sport amateur

Selon l’enquête, le libéral francophone aurait influencé la politique du parti visant à favoriser de manière significative les lobbies de jeux d’argent en obtenant une série d’exemptions à l’interdiction de publicité concernant les clubs de sport amateur. Bouchez est lui-même président du club de football des Royal Francs Borains, actif en B1.

« Rien de nouveau »

Gilles Vanden Burre, du parti vert Ecolo, a déclaré dans une interview au « Bruxelles Times » qu’il n’y avait « rien de nouveau » que Bouchez prône le lobbying sur les sociétés de jeux de hasard.

Les recherches de Humo sont parvenues dans la presse francophone via la plateforme en ligne du magazine Moustique.

Cependant, selon Vanden Burre, ce sujet est débattu au Parlement fédéral depuis des années et il a ajouté que l’histoire de Moustique n’était qu’une traduction de l’œuvre la plus importante de Humo, publiée le matin et supprimée l’après-midi.

« Une question de gouvernement »

Vanden Burre l’a également qualifié de « question de gouvernement ». Il a souligné que le pouvoir exercé par les groupes de pression représente « une préoccupation majeure pour le processus de prise de décision politique dans une démocratie ».

Humo a recueilli des témoignages de personnalités politiques au cours de son enquête et selon eux, Bouchez aurait eu une prétendue influence individuelle sur l’opposition du MR à la régulation du secteur des jeux de hasard.

Les inquiétudes croissantes concernant les conséquences sociales de la dépendance au jeu et de l’endettement du jeu en raison de l’augmentation significative de la popularité du jeu en ligne dans notre pays ont incité les législateurs à réglementer le secteur.

L’ancien ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a pris des mesures au printemps 2022 par un arrêté royal qui entraînerait une interdiction de la publicité.

« Bouchez a fait la une de l’actualité »

Le MR a mené la lutte contre le projet de loi en question.

Van Quickenborne a déclaré qu’il avait le droit de prendre cette mesure lui-même par le biais du décret royal et que Bouchez a fait la une des journaux.

Le MR estime que ces mesures peuvent être contre-productives et, à terme, entraîner une perte de contrôle sur le marché. Le MR préférerait que l’industrie du jeu soit capable de s’autoréguler.

L’influence de Bouchez

La chef du parti Vooruit, Melissa Depraetere, a déclaré que lors d’une réunion, les députés du MR ont admis qu’ils n’avaient rien à dire contre leurs arguments, mais qu’ils avaient dû appeler Bouchez encore et encore pour lui demander son accord.

Selon elle, les députés MR sont revenus « la queue entre les jambes » et ont déclaré que Bouchez avait dit « non« .

L’ancien député MR Damien Thiéry milite actuellement pour la BAGO (Association Belge des Opérateurs de Jeux), qui représente six des plus grandes sociétés de jeux de hasard de notre pays et environ 70% du marché : Group Ardent, Betfirst, Kindred, Napoléon, Golden Palace et Starcasino. 

Gaming1

Gaming1 a également mentionné précédemment qu’une législation stricte peut avoir un effet négatif et que des règles plus strictes poussent les joueurs vers le dangereux marché noir illégal.

Le VAD (Centre flamand d’expertise en matière d’alcool et d’autres drogues) a également indiqué au début de cette année vouloir modifier l’âge minimum actuel pour jouer de 18 à 21 ans, ce qui continuera à durcir les règles, mais Gaming1 fait référence à de récents Des enquêtes Nepa qui montrent que chaque année, de plus en plus de joueurs se tournent vers le marché noir. Ce qui conduit finalement à un affaiblissement de la protection des joueurs.

 | 

Recommandé

Les Néerlandais et les Belges optent de plus en plus pour une interdiction de jeu

Le nombre de personnes qui s’excluent volontairement des jeux de hasard continue de croître aux Pays-Bas et en Belgique. Aux Pays-Bas, plus de 81 000 personnes se sont désormais inscrites sur Cruks.

L’augmentation de la taxe sur les jeux de hasard en Belgique est compliquée

Le gouvernement flamand veut augmenter la taxe sur les jeux de hasard. Pour ce faire, la Wallonie et Bruxelles doivent également donner leur accord.

1 mineur belge sur 4 joue déjà pour de l’argent

Le jeu semble être un passe-temps innocent, mais pour de nombreux jeunes, le danger commence avec un simple ticket à gratter.